« Les ventes ont progressé par vagues, de la nécessité soudaine de scolariser les enfants à domicile aux cycles politiques fort animés »

L’importance des livres imprimés pour le public en cette année de confinements multiples et d’incertitude a été confirmée par des ventes qui ont monté en flèche en 2020, sans aucun signe de ralentissement. D’après les derniers chiffres de Nielsen, plus de 200 millions de livres imprimés ont été vendus au Royaume-Uni l’année dernière – le plus grand nombre d’ouvrages vendus dans une période de 12 mois depuis 2012.

Nielsen estime que le volume d’ouvrages imprimés vendus a augmenté de 5,2 % par rapport à 2019, ce qui correspond à 202 millions de livres vendus pour le montant astronomique de 1,7 milliard GBP. Étant donné que les grands magasins et les librairies indépendantes ont connu une année éprouvante et ont pâti des fermetures obligatoires et difficultés financières, ces chiffres représentent un regain remarquable pour les livres imprimés.

La lecture : une échappatoire

À première vue, une telle hausse des ventes d’ouvrages imprimés est incroyable, mais lorsque l’on considère ce que les gens traversent en ce moment, ce n’est pas surprenant. Beaucoup sont coincés chez eux et ont plus de temps libre, et les livres sont donc une source essentielle de divertissement, de confort et d’évasion, offrant l’expérience d’une époque et d’un lieu différents au lecteur.

« Pour de nombreuses personnes, les romans sont devenus leur moyen de subsistance, leur source d’information et de joie en cette année très difficile », déclare Kate Skipper de Waterstone à The Guardian.

Si vous souhaitez vous faire une idée de l’humeur collective de la population et de ce qu’elle recherche pour se réconforter, il vous suffit de regarder la liste des titres les plus vendus de 2020. En troisième rang, on trouve Pinch of Nom – Everyday Light (Les recettes hyper gourmandes qui ont fait maigrir l’Angleterre), avec en deuxième rang le roman policier à suspense de Richard Osman The Thursday Murder Club à lire confortablement installé dans son canapé. La première place revient à The Boy, the Mole, the Fox and the Horse de Charlie Mackesy, un récit illustré d’amitié et de leçons de vie décrit comme « un livre porteur d’espoir pour des temps incertains ».

Lectures du côté des États-Unis

La Grande-Bretagne n’est pas la seule à avoir redécouvert le plaisir de lire des ouvrages imprimés. Les ventes aux É.-U. ont monté en flèche, avec une hausse de 8,2 % pour atteindre 751 millions de livres vendus, un record depuis 2010. Chaque catégorie de livre a augmenté, en particulier les romans jeunesse (hausse de 11 %) et les documentaires jeunesse (hausse vertigineuse de 23 %).

«  Les ventes ont progressé par vagues, de la nécessité soudaine de scolariser les enfants à domicile aux cycles politiques fort animés », explique Kristen McLean, analyste de l’industrie du livre pour NPD, au New York Post. « Tout le temps supplémentaire passé à la maison a suscité un grand appétit pour la lecture, et on a notamment observé de très fortes hausses de ventes de livres de cuisine et de bricolage, ce qui a permis aux consommateurs de rester divertis et engagés. »

Les titres les mieux vendus aux É.-U. étaient Too Much And Never Enough par Mary Trump au sujet de son oncle Donald Trump, Where The Crawdads Sing par Delia Owens, et Midnight Sun par Stephenie Meyer. Mais en haut de la pile, se situait A Promised Land, l’autobiographie de Barack Obama, qui s’est vendu à plus de 2,6 millions d’exemplaires, et qui se vend toujours bien.

Des romans captivants

Vu la popularité des liseuses, il est encourageant de constater la pérennité et le succès continu des livres imprimés. Du fait que le lecteur se sent plus absorbé par le récit, de l’aspect haptique du toucher d’un objet physique ou simplement du plaisir de tourner une page réelle, les livres imprimés jouent un rôle important pour offrir une échappatoire, et réduire les niveaux de stress et d’angoisse. Quelqu’un devrait écrire un livre à ce sujet...